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Le Rôle des Chiens dans l’Histoire

L’homme primitif utilisa d’abord le chien pour le seconder à la chasse et le défendre contre les attaques des bêtes sauvages. Lorsque de nomade, il devint sédentaire, il parvint à se construire une habitation et à se constituer des réserves alimentaires. Le chien devint alors chasseur et gardien de ses biens et de ses troupeaux.

Domestication du chien

La domestication du chien n’est attestée en Egypte qu’à l’époque prédynastique (4000 – 3000 ans av. JC), mais bien que les Égyptiens ont aimé leurs chats, ils se sentaient plus près de leurs chiens, et si Herodotus doit être cru : “dans n’importe quelle maison où un chat est mort de façon naturelle, tous ceux qui demeurent dans cette maison se rasent les sourcils seulement ; mais ceux vivant dans une maison où un chien est mort se rasent le corps entier et également leur tête.” (Herodotus, Histoires II, 66).vOn distingue deux espèces prépondérantes : le lévrier et le basset.vA Gizeh, le chien Abuwtiyuw, un lévrier ressemblant à un greyhound, a reçu un enterrement fin: “Le chien qui était la garde de sa majesté. Abuwtiyuw est son nom. Sa majesté a ordonné qu’il soit enterré, qu’il lui soit donné un cercueil du trésor royal, des toiles fines en grande quantité et de l’encens. Sa majesté lui a passé un baume parfumé et ordonné qu’un tombeau soit construit pour lui par la troupe des maçons. Sa majesté a fait ceci pour qu’il puisse être honoré.” Inscription datée de la Vème ou VIème dynastie.

 chien momifie

Abuwtiyuw – chien momifié

Grâce aux vestiges du passé, il nous est possible d’identifier les espèces canines à travers leur histoire. Une stèle d’Antef II datant de la XIème dynastie (2115 – 2066 ans av. JC) nous représente les principales races existantes au temps des pharaons. On y distingue notamment un lévrier de Dalmatie, de provenance nubienne, dont on se sert encore pour chasser les gazelles, un genre de dingo, un molosse et un chien de garde bas sur pattes.

chien sculte antef 2
Chiens sculptés sur la stèle d’Antef II

Au Moyen Empire apparaît le basset. Son passage dans l’histoire de l’Egypte sera bref. En effet, on ne le retrouve plus au Nouvel Empire. Avec lui apparaissent d’autres espèces tels les anciens sloughis (chiens à la queue enroulée) et autres chiens de garde de taille moyenne. Au Nouvel Empire, on retrouve un lévrier haut sur pattes, à la longue queue et aux grandes oreilles. A la suite de l’invasion des Hyksos, l’Egypte conserva les molosses, chiens belliqueux et puissants, figurant souvent auprès des chars. Ainsi est représenté, entouré de molosses, le jeune Toutankhamon à la poursuite de Nubiens.

chien touthankamon nubienchien touthankamon nubien 2

Touthankamon à la pursuite des Nubiens (1350 av. JC)

Touthankamon à la pursuite des Nubiens (1350 av. JC)

De n’importe quelle race, le chien d’Égypte était respecté. Il n’est pas rare que l’on en retrouve certains momifiés dans le tombeau de leur maître. Toutefois, on suppose que ceux-ci étaient momifiés après leur mort naturelle afin d’accompagner le défunt dans l’au-delà. En effet, il était interdit de tuer un chien sous peine de mort. Cette coutume dérive de la mythologie : les Égyptiens vouaient au chien un véritable culte et l’adoraient sous le nom d’Anubis qu’il considéraient comme le génie du Nil dont le débordement fertilisait les terres. Anubis fut le gardien du cadavre d’Osiris et c’est grâce à lui qu’il put retrouver son épouse Isis, d’où le défilé de chiens en tête de cortège que célébrait la déesse. Cette croyance traduisait en tout état de cause la fidélité du chien et son aptitude au pistage.

Le chien apparaît dans d’innombrables épisodes de la légende et de l’histoire grecques. Un des plus illustres de ces animaux est celui dont Homère a conté l’histoire : Argos, le chien d’Ulysse, qui délaissé après le départ de son maître le reconnut dès son retour à Ithaque et en mourut de joie. Mais le chien n’était pas en Grèce qu’un héros de légende. Attaquée par surprise, tandis que sa garnison sommeillait, la citadelle de Corinthe fut vaillamment défendue par les chiens préposés à sa garde. Ils étaient cinquante ; le seul qui survécut, “Sôter”, parvint à alerter la population et la ville fut sauvée. Xénophon qui publia un traité de vénerie donne peu de précisions sur les chiens de son temps, mais Aristote est, en revanche plus prolixe. Il énumère sept races de chiens, de l’épirote, berger grand et fort, au mélitéen (ancêtre du bichon maltais), petit et délicat. Entre ces extrêmes, il cite les chiens de Laconie, pour la garde, des molosses, pour la chasse, et des chiens de Cyrène, d’Egypte et d’Inde. Chez les Grecs, à Athènes, les chiens étaient admis dans les palais, assistaient aux festins et prenaient part aux cérémonies ainsi qu’à tous les divertissements. Les Spartiates et leurs lutteurs grecs sacrifiaient un chien à Mars, Dieu de la guerre, parce que cet animal symbolisait le courage. D’après Plutarque, le temple d’Esculape, Dieu de la médecine, était gardé par des chiens dont un, nommé Capparus, poursuivit un voleur d’Athènes à Corinthe et le fit arrêter. Enfin Xénophon raconte que les grecs employaient le chien pour lutter contre les animaux féroces et qu’ils pratiquaient la chasse aux castors avec une race spéciale que les Latins et les Mérovingiens désignèrent sous le nom de Canis castorius.

Chez les Romains, les Dieux domestiques Lares et Pennates, tutélaires de leurs foyers et de leur patrie, étaient revêtus de peaux de chien. Les meutes de chiens gardaient les temples des Dieux, la naissance d’un fils donnait lieu au sacrifice d’un chien. L’espèce canine participait aussi à la guerre et aux jeux de l’arène, le personnel des empereurs romains comprenait deux officiers : le procureur cynégil, chargé de choisir les animaux de combat et l’inspecteur cynégil à qui était confié le dressage. C’est à Rome comme à Athènes qu’il fut confié au chien, outre la garde des citadelles, celle des sanctuaires. L’espèce canine a aussi fourni des fantassins qui servent à l’attaque comme auxiliaires fidèles et qui ne coûtent pas de solde.

La catégorie des chiens de chasse prit au Moyen-Âge une grande importance du fait que les rois et les seigneurs féodaux, lorsqu’ils ne faisaient pas la guerre se livraient à la poursuite du gibier, car la chasse, sorte de guérilla, constituait leur passe-temps favori, le règne de Charlemagne, comme celui de St Louis, marque le début de la vénerie. Les lévriers à poils long ou court, étaient de tous les chiens ceux qui avaient la faveur de la noblesse. Ils vivaient dans l’intimité de leur maître et figuraient sur leurs blasons.

En Orient dans les pays musulmans où le chien est considéré comme impur seul le Sloughi, lévrier des douars était admis sous la tente familiale et recevait des soins particuliers et les femmes allaitaient parfois leur progéniture. Le goût ou plutôt la mode des petites races choyées et gâtées par leurs maîtresses s’est développé à partir du XVIème siècle. La place dévolue au chien dans la société occidentale a subi au fil du temps d’importantes mutations, comme en témoignent les représentations picturales et la littérature. Erasme, qui ne concevait pas que l’on puisse élever des chiens à d’autres fins que la chasse ou le gardiennage, s’indigne, dans les Adages (vers 1500), de “ces chiens sans autre utilité que la distraction de matrones gâtées et oisives”.

Billet doux Fragonard

Billet doux – Fragonard (XVIIe siècle)

L’intimité qu’il partage avec l’être humain se précise encore quand elle s’accompagne de pratiques d’allaitement des chiots par les femmes (Amazonie, Océanie ; France au XIXe – Claude Seignolle, Folklore du Languedoc ) . Depuis la fin du XIXe siècle, certains ressentent même le besoin d’offrir à leur fidèle compagnon une petite tombe au cimetière (pratique existante dès l’ancienne Egypte – Thèbes, Abydos).

 Femme allaitant des chiots

Femme allaitant des chiots Musée de l’Homme – Paris

Le rôle du chien pendant la guerre

Le Chien est doté d’une grande capacité d’apprentissage, souvent mise au service de l’Homme. Il s’est donc vu attribuer, au cours du XXe siècle, d’innombrables rôles. Ainsi, au début du siècle, les chiens sont employés au combat. Ils vont participer aux deux guerres mondiales et autres conflits, ils sont affectés aux tâches les plus variées. Ils transmettent des messages, accompagnent les patrouilles, détectent les mines, surveillent les dépôts de munitions, certains sautent en parachute. Il y a aussi les chiens de guet, les chiens sanitaires, ils revêtent même parfois des tenues N.B.C. avec masque à gaz. D’autres seront sacrifiés par les Soviétiques pour détruire les chars allemands.

Chien telegraphe 1ere guerre mondiale

Chien télégraphe 1ère Guerre Mondiale

Chien parachute 2eme guerre mondiale

Chien muni d’un parachute 2nde Guerre Mondiale

chien sanitaire 1ere guerre mondiale

Chien sanitaire 1ère Guerre Mondiale

1er chien dans l’espace

Ainsi, le Chien n’a pas toujours été utilisé par l’Homme dans une relation harmonieuse. D’autres exemples nous sont donnés par la Science, le meilleur ami de l’Homme a souvent été utilisé pour des premiers “essais”, que ce soit en 1785, où J-P Blanchard réussit avec succès une démonstration de parachute : lors d’un vol en ballon, il lâche d’une hauteur de 500m un chien muni de son parachute. Ou en 1957, lors du premier voyage d’un être vivant dans l’espace (la chienne Laïka, URSS) ; sans oublier les diverses expérimentations qui utilisent (honteusement et encore aujourd’hui) de nombreux animaux et notamment des beagles.

laika 1er chien espace fusee

Laïka 1er être vivant dans l’espace

Saviez vous que l’on mangeait du chien ?

Le Chien fut aussi longtemps au menu des Hommes. On trouvait encore au début du siècle dernier des boucheries canines au cœur de Paris et la dernière boucherie de ce genre ferma ces portes en Europe à Münich pendant l’entre-deux-guerres. Malheureusement, certains pays comme la Chine et la Corée continuent à éléver des centaines de milliers de chiens chaque année dans un but alimentaire. (voir l’encadré sur la cynophagie)

Boucherie canine paris

Boucherie canine – Paris, 1910

Chien d’assistance

De nos jours, beaucoup s’intéressent aux bénéfices liés à la possession d’un animal, bénéfices cités spontanément par les maîtres : source de bien-être, affection, remède à la solitude, apaisement, sécurité… Mais comment démontrer par des méthodes scientifiques la richesse des relations qui lient les hommes à leurs compagnons familiers ? De nombreuses études, notamment anglo-saxonnes, ont apporté des éléments de réponse significatifs sur les interactions homme-animal. L’animal permet tout d’abord à l’homme de conserver, voire de renouer un lien avec la nature. La cohabitation de l’animal et de l’homme fournit à celui-ci l’occasion de se rapprocher de la nature. Elle oblige l’homme à respecter les rythmes naturels du cycle de vie chez l’animal, ainsi que les besoins d’exercice, de communication et d’alimentation. Par ailleurs, l’animal et l’homme peuvent entretenir des relations équilibrées à tous les âges de la vie. Chacun peut facilement faire l’expérience des relations ludiques et affectives développées au contact d’un animal familier. L’animal est source d’affection, de réconfort et de divertissement. La richesse des relations enfant-animal a fait l’objet de nombreuses études. Les enfants trouvent auprès de leur compagnon une source de réconfort et d’échange inépuisable. De plus, les capacités olfactives, auditives et musculaires rassurent l’homme et accroissent le sentiment de sécurité vis-à-vis de l’extérieur. De nombreux travaux de recherche ont aussi révélé les bénéfices thérapeutiques. Les scientifiques et les praticiens parlent aujourd’hui de plus en plus couramment des bénéfices directs pour la santé de l’homme. En situation médicalisée, il a été établi par exemple que le fait de caresser un animal familier réduit de manière significative la pression artérielle, la température de la peau et la fréquence cardiaque. Au-delà des bénéfices physiologiques qu’apporte l’animal de compagnie, ce dernier révèle des résultats intéressants sur le plan psychologique. Le concept de ” thérapie assistée par l’animal ” est ainsi apparu dans le courant des années 1980. Il trouve aujourd’hui écho non seulement auprès des professions médicales et paramédicales, mais aussi auprès du grand public qui découvre de nouvelles vertus à son compagnon. D’ailleurs, la mise en relation des hommes et des animaux à des fins thérapeutiques existe dans de nombreux pays, et parfois depuis plusieurs siècles. Au IXe siècle, dans la ville de Gheel en Belgique, la garde d’oiseaux était confiée à certains malades pendant leur convalescence. Plus près de nous, le Royaume-Uni fut le premier pays, dès 1965, à organiser à l’échelle nationale, une marche à cheval pour les personnes handicapées. D’ailleurs, parallèlement aux bénéfices liés à la possession d’un animal de compagnie sans compétences spécifiques, il faut citer la formidable assistance que procurent certains chiens, une fois éduqués, aux personnes handicapées. Evidemment, il convient de distinguer les différentes contributions de ces animaux à l’amélioration de la qualité de vie de leurs maîtres. Les chiens guides d’aveugles, les chiens d’assistance aux personnes handicapées, les chiens pour malentendants reçoivent tous un dressage spécifique pour des missions très précises. Le chien-guide permet d’améliorer la réinsertion sociale des personnes qui acceptent leur handicap et souhaitent réagir à la contrainte physique. L’animal facilite une locomotion indépendante. Son affection est sans condition et n’est liée à aucun sentiment de pitié. Il procure un soutien fiable sans souligner le handicap. Il contribue ainsi d’une manière décisive à l’indépendance physique, à l’amélioration de la volonté et de la joie de vivre des non-voyants. Selon le docteur-vétérinaire Fabrice Clerfeuille, le rôle du chien-guide ne se limite pas à faciliter la mobilité des non-voyants. Il permet aussi de faire face aux désordres psychologiques et sociaux résultant de la cécité. Ces désordres ne concernent pas seulement les réactions émotionnelles liées à la perte de la vue, mais aussi les troubles résultant d’un manque de perception de l’environnement : perte d’intégrité physique, perte de confiance dans les autres sens, perte du contact réel avec l’environnement, perte de l’arrière plan visuel, perte de l’appréciation de l’esthétique et du réel, perte de l’expérience écrite et parlée.

1er chien guide france

Dicky – 1951 1ère chienne guide en France

Le rôle des chiens pour personnes handicapées moteurs consiste à épargner à ces derniers un certain nombre d’efforts et à les assister sur le plan physique et psychologique. Le chien peut ainsi ramasser et rapporter des objets (sac, téléphone…), effectuer des transactions (porter un objet qui appartient au maître à une tierce personne, prendre de la monnaie à un comptoir..), solliciter l’assistance d’autrui en cas de besoin (en aboyant sur commande ou en allant chercher quelqu’un), ouvrir et fermer une porte, appeler et faire monter un ascenseur, aider à la traction du fauteuil dans des cas difficiles (rampe inclinée, trottoir…). L’animal doit être dressé de façon à suivre son maître à gauche, à droite ou derrière le fauteuil. Il doit pouvoir l’attendre dans un lieu public ou devant l’entrée d’un magasin et se tenir dans certaines positions (sur le côté, le dos, etc.) pour faciliter le brossage et les soins. Les personnes victimes d’un traumatisme crânien trouveront dans le chien d’assistance une source de stimuli permettant de soutenir leur vigilance. Sur le plan psychologique, un tel animal peut redonner confiance et joie à des personnes qui se sentent abattues ou isolées. En effet, l’animal facilite les interactions sociales et les contacts avec d’autres personnes handicapées.

Chien assistance personne handicapee

Chien d’assistance pour personne handicapée

Enfin, les Associations ” Canine Companion for Independence ” ou ” Handidog ” aux Etats-Unis, le ” Hearing Dogs for the Deaf Training Centre ” au Royaume-Uni ou encore, depuis 1992, l’Association ” Le chien écouteur ” en France, forment des chiens destinés à assister les sourds et malentendants. Les animaux apprennent à mémoriser certains sons ou certaines situations de manière à pouvoir avertir leur maître : Minitel-dialogue, sonnerie à la porte d’entrée, appel vocal d’un voisin, pleurs d’un enfant, etc. Tout comme les chiens-guides pour non-voyants ou les chiens d’assistance pour personnes handicapées physiques, les chiens pour malentendants apportent à l’homme une double contribution : une alternative aux aides mécaniques et la facilitation des relations sociales.

chien ecouteur france

Honey 1 des 7 chiens écouteurs de France

Les chiens sauveurs

Pour finir cette description non exhaustive des différents rôles attribués au Chien, n’oublions pas les chiens qui assistent les hommes aux sauvetages d’autres personnes, comme les chiens d’avalanche, les chiens de décombres et les chiens sauveteurs en mer.

Chien avalanche

Chien d’avalanche

Chien de decombres
Chien de décombres
Chien de sauvetage en mer
Chien de sauvetage en mer

Mais avant tout, et surtout depuis une cinquantaine d’année, le chien n’a généralement plus qu’une seule fonction …celle d’animal de compagnie, il n’a alors qu’un seul rôle, aimer et se laisser aimer.

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