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Chien du Groenland

Également appelé chien eskimo du Groenland, inuit dog, ou « gro » pour les intimes. Encore assez peu répandu en France, et presque exclusivement comme chien de traîneau, le groenlandais est en progression chez les mushers.

Ce chien est confiant, franc, direct, respectueux bien que profiteur et opportuniste. Ouvert et communicatif, sensible, malheureux sans compréhension mutuelle, très affectueux, il est d’une gaîté empreinte de sérieux et de profondeur. Ce chien est simple en fait trop pour nous sans doute…

Cette race a toujours été assez variable, chaque région ayant privilégié un type légèrement différent, en fonction du terrain et de son utilisation.

Malheureusement, la course privilégie les épreuves de sprint, ce qui tend à le sélectionner comme un grand husky, lui enlevant parfois son côté râblé et puissant.

Son Physique :

C’est une race présentant plus de variations que la moyenne, déjà parce que le pays offrait des types différents selon les régions, la côte ouest ou la côte est. Le principal reste son adaptation à sa vie d’origine, avec un caractère équilibré, amical envers l’homme même inconnu et un physique puissant, ni lourd ni léger. Il est à noter que son standard est l’un des rares à ne pas mentionner de taille maximum et à admettre toutes les couleurs, même si certaines nous sont plus habituelles et que la couleur bleue, même merle, n’existe pas !

Sa silhouette est caractéristique, plutôt rectangle, une ligne de ventre pas très relevée, et la queue enroulée, en général sur un côté.

Le groenlandais est un chien vraiment fabuleux et de caractère très spécifique.

photo d'un Chien Spitz du Groenland

Le caractère du chien du Groenland :

Il n’est pas gardien et il s’attache très bien à une personne, bien qu’il ne soit pas exclusif.

Compagnon de vie qui a vécu dans un environnement difficile (nous le qualifierions d’hostile, mais pour eux c’était la norme), sa sélection naturelle a été profondément marquée.

Tout d’abord, l’hospitalité inuit est légendaire car indispensable à la survie et il n’a jamais été question de garder quoi que ce soit. Ce grand chien impressionnant n’est pas du tout un gardien, et il est parfaitement amical envers l’homme. Toute dérive de caractère doit être réprimée par la sélection.

Une mauvaise socialisation peut amener à un comportement exceptionnel de garde, mais plutôt à la fuite. Donc ce n’est pas un chien de garde.

Ensuite, c’est un chien fait pour la vie collective. Il faut aussi très bien comprendre ce qu’est la notion de groupe chez les chiens.

Vis-à-vis des chiens inconnus, son comportement variera de l’indifférence, c’est-à-dire comme s’il ne voyait pas les autres chiens, à la menace plus ou moins rapidement suivie d’agression, en passant par un contact amical, surtout s’il n’est pas chez lui.

Tout va dépendre de son éducation petit.

S’il ne vit qu’avec des chiens connus, il ne pourra plus s’habituer facilement à une nouvelle présence. Je pense qu’il doit idéalement connaître des inconnus (chiens et humains) avant l’age de 2 mois, pour l’adapter à la vie de chez nous.

Donc il n’est pas question de le faire vivre en chien seul.

C’est aussi un chien qui utilise très facilement la palette de codes de communication de son espèce, à condition qu’il l’ait apprise avec ses congénères bien sûr. Sans prendre l’homme pour un chien, il utilisera aussi le seul langage qu’il connaît, et avec un certain talent ! Bien que non aboyeur, il se sert beaucoup de vocalises, de mouvements du corps, oreilles, yeux, grimaces, queue…

Son éducation et son comportement

C’est un spécialiste de la position de soumission sur le dos à la moindre réprimande ou dès que vous réagissez à une “bêtise”, pour continuer ce qu’il faisait dès que vous avez cessé de « l’engueuler ». Cette défense astucieuse pour n’en faire qu’à sa tête peut aller jusqu’aux piaulements aigus à vous mettre la honte en public, alors que vous n’avez jamais tapé votre chien !

Il est totalement inefficace avec ces chiens de vouloir utiliser la force. Il faut donc vraiment utiliser leurs codes, pour être un guide de confiance.

Son comportement attelé est très différent de son comportement libre. Il ne faut pas croire qu’il a physiquement besoin d’être attelé et de tirer, c’est une légende qui a la vie dure. D’ailleurs la plupart des propriétaires de nordiques de traîneau savent qu’aucun de leurs chiens n’aime vraiment être attelé seul, d’où le développement d’autres races pour la pratique de la pulka.

Le goût que les chiens de traîneau satisfont à l’attelage est celui de la coopération en groupe, et j’ai l’impression que beaucoup de pratiquants de ce sport n’ont pas compris cette caractéristique fondamentale, qui ne peut pas s’épanouir correctement en compétition, sauf au sacrifice du chrono…

Tenez aussi compte que c’est un chasseur, quand même… Certes, tout carnivore est un chasseur, mais il y a des différences d’une race à l’autre, et ce qui caractérise le groenlandais n’est bien sûr pas la position d’arrêt ni le rapport, c’est la consommation immédiate !

Son histoire moderne :

Le Groenlandais, c’est avant tout le chien des expéditions du XIXème siècle, le chien de la conquête des pôles. N’oublions pas aussi que sa terre d’origine est groenlandaise, et que son apparition en Europe se fit tout d’abord en Scandinavie. Il apparaît en Suisse en 1913, pour transporter du matériel de construction de chemin de fer en montagne. En France, M. Fortier de Savignac fut le premier à en avoir en 1934, puis Paul-Émile Victor ramena des chiens avec lui en 1936 et organisa des démonstrations dans les alpes. Des attelages furent aussi utilisés pendant la guerre et, suite à des missions polaires françaises après guerre, d’autres groenlandais furent introduits en France.

Son utilisation en traîneau en France :

Chien de randonnée par excellence, il se diffusera chez quelques passionnés, par exemple Louis Bavière dans le Jura. Dans les années 80, des mushers français commencent à organiser des randonnées touristiques dans les Alpes, en enseignant la conduite, et non en transportant des passagers. Le parc du chien polaire dans le Jura développe de son côté ses randonnées ainsi qu’une visite touristique de parc, permettant de faire vivre une meute de façon proche de ses origines. Le groupe s’est en effet divisé de lui-même en clans selon ses affinités, se partageant le territoire. Prouvant que les capacités à vivre en meute doivent être préservées lors de la sélection, ils ont beaucoup de mal à trouver à l’extérieur de leurs lignées patiemment sélectionnées des chiens capables de vivre de façon harmonieuse en groupe.

Petit à petit, des mushers se sont mis à les utiliser en course, sélectionnant un type de chien plus fin, destiné à courir des distances assez courtes.

Il reste l’un des favoris des mushers professionnels l’utilisant pour la randonnée, continuant ainsi de le sélectionner selon ses capacités d’origines, apte à la longue distance.

Entretien du poil :

Poil d’une rusticité à toute épreuve ! Et comme ce n’est pas un chien de salon, ils sont la plupart du temps brossés au moment de la mue.

En tant que chiens d’extérieur, ils prennent normalement leur poil d’hiver, et donc font un grosse mue très nette au printemps. Le poil peut souvent s’enlever par poignées à la main, ce qui est le cas des autres races quand les chiens vivent dehors.

La santé de cette race de chien :

Il a besoin d’exercice mais surtout de vie sociale pour être bien dans sa tête. L’attelage en groupe, même sur terre en kart, est tout indiqué. Attention à la chaleur, qu’il supporte bien seulement en étant peu actif.

Le groenlandais est particulièrement sensible à la dilatation torsion de l’estomac. L’une des raisons est sa ligne de ventre pas du tout levrettée, laissant beaucoup de place à l’estomac. Même s’il s’agit d’une modification du standard, il faut cette fois admettre que la modification par les mushers l’utilisant en sprint, et se tournant vers de grands chiens plus légers, est plutôt bénéfique. L’autre raison est le stress quand il va avec une intériorisation des émotions. Il faut aussi sérieusement modérer sa ration lorsqu’il fait chaud.

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